Goodbye Mad Men

Ce dimanche 17 mai, Mad Men s’est achevée au terme d’un fantastique run de sept saisons et 92 épisodes.
Les derniers épisodes sont restés fidèles au ton si particulier de la série et nous ont offert une conclusion particulièrement satisfaisante.

La série restera pour moi une des œuvres majeures de ces dernières années tant elle était originale aussi bien sur la forme que sur le fond.
Nous étions loin des sentiers battus avec cette écriture précise, ces textes flirtant en permanence avec la perfection et cette absence – toute relative – d’enjeux qui explique probablement le fait que les audiences de la série soient restées relativement modestes1La série affiche une moyenne de 2,1 millions de téléspectateurs sur son ultime saison.
A titre de comparaison, Breaking Bad sur la même chaîne en avait réuni le double pour sa saison 5 tandis que l’ogre The Walking Dead (également sur AMC) tournait à 14,4 millions cette année.
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Pour l’anecdote, depuis quelques semaines, je n’arrive pas à me sortir de la tête une scène absolument magique qui réunit Peggy, Roger, un orgue et des rollers dans l’antépénultième épisode2Un épisode titré Lost Horizon. de la série (cf. image ci-dessous).

Du génie à l’état brut, tout simplement.

Une image qui restera à jamais imprimer sur ma rétine
Une image qui restera à jamais imprimer sur ma rétine

Il y a beaucoup à dire sur la série et son final mais d’autres l’ont déjà fait bien mieux que je ne rêverais de le faire.
Voici donc une petite sélection d’articles que je vous recommande chaudement (avec extraits garantis sans spoilers) :

Mad Men – L’être et le néant par Marjolaine Boutet

Mad Men a clos à la fois sa propre narration, mais aussi, semble-t-il un cycle de l’histoire des séries télévisées américaines. Les séries qui passionnent les foules dans les années 2010 sont plus résolument ancrées dans la culture populaire que des hommages au cinéma comme Les Soprano (films de gangsters), Breaking Bad (le western) ou Mad Men (les mélodrames de l’âge d’or des studios).

Mad Men, la fin de quoi? par Flore Di Sciullo

Au terme de toutes ces saisons, l’on comprend alors que Mad Men est l’une des rares séries vraiment capables de prendre leur temps. À l’inverse de la plupart des séries qui nous sont données à voir aujourd’hui, au rythme saccadé, à la forme précisément pensée pour une sérialité addictive et une fragmentation aguicheuse, Mad Men a toujours été une série lente, ennuyeuse pour certains, lancinante pour d’autres, et pour beaucoup sublime.

Mad Men, Person to Person par DylanesqueTV

« Person To Person » est d’ailleurs un best-of de ce que Mad Man sait faire de mieux (c’est d’ailleurs pour ça que je vais citer pas mal d’épisodes précédents, tel un « greatest hits »). Toutes les grandes thématiques de la série sont revisitées : la connexion avec les autres, le fossé entre nos désirs et la réalité, la solitude et les secondes chances.

Goodbye Mad Men…

Rectify débarque sur Arte

L’excellente Rectify débarque ce soir à 22h40 sur Arte et c’est vraiment un évènement à ne manquer sous aucun prétexte.

La série suit le retour à la vie (civile) d’un homme condamné à mort une vingtaine d’années plus tôt pour le meurtre de sa petite amie alors que des analyses ADN remettent sérieusement en cause sa culpabilité.

L’enjeu de cette première saison n’est pas tellement de savoir si Daniel est innocent ou non (même si, on a forcément envie qu’il le soit) mais plutôt de s’intéresser à l’impact d’une peine si lourde sur celui qui la purge et son entourage. On se rend vite compte qu’après une telle période d’enfermement, la liberté et la vie doivent être totalement réappris.

Daniel redécouvre le monde avec un regard quasi enfantin et, sans jamais sombrer dans la facilité, la série parvient à toucher profondément le téléspectateur, à le faire se questionner sur la justice, l’enfermement, la famille, la vie.
Son créateur Ray McKinnon signe ici un petit bijou qui ne ressemble à rien d’autre à la télévision.

Sachant que la première saison1Après une seconde saison diffusée cet été qui a confirmé tout le bien que je pensais de la série, une troisième a d’ores et déjà été commandée par Sundance Channel. ne compte que 6 petits épisodes, vous auriez vraiment tort de ne pas laisser sa chance à Rectify.

Rectify

Si vous avez envie d’en lire plus en attendant ce soir, voici quelques articles chaudement recommandés :

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    Après une seconde saison diffusée cet été qui a confirmé tout le bien que je pensais de la série, une troisième a d’ores et déjà été commandée par Sundance Channel.